01.10.22 TEXTO. #6

Mon expérience de performance au Drumfest International de Ralph Angelillo, ambassadeur de la batterie dans la Province de Québec

Par Michel Bélanger

(Français)

Ralph Angelillo est sans contredit « Monsieur batterie » au Québec, au Canada et même à l’international. Cet homme, respecté de tous, a fait des efforts titanesques pour faire vivre et grandir, depuis 1993, l’un des plus importants festivals de batterie de la planète : le Drum fest de Montréal, devenu, en 2016, le Ralph Angelillo International Drum fest à Québec.

J’ai eu la chance de faire connaissance avec Ralph en 2010, année où j’ai remporté le National Roland V-Drums Contest qui se tenait au Drum fest de Montréal. Je me suis tout de suite bien entendu avec cet homme, humble, gentil et attentif. Il n’hésitait pas à prendre le temps de discuter avec toutes les personnes qui venaient le voir, malgré son horaire extrêmement chargé. Nous sommes toujours restés en contact depuis.

En 2018, Ralph m’a invité à me produire dans le cadre de son festival qui se tenait alors, comme depuis quelques années, au Palais Montcalm de Québec. Quel honneur ! Je n’en revenais tout simplement pas d’avoir cette chance de monter sur scène avec quelques-uns des meilleurs batteurs de la planète.

Mais une fois le frisson et l’excitation de l’annonce passée, il m’a rapidement fallu passer à la prochaine étape : celle de la préparation. 

Avant même de pratiquer quoi que ce soit, j’ai fait de la visualisation pendant des semaines. Je m’imaginais en train de performer sur cette magnifique scène de la salle Raoul-Jobin. C’est une méthode que j’utilise depuis plusieurs années. La réalité n’est jamais tout à fait conforme à ce que j’ai imaginé, mais ces images mentales m’aident tout de même à être mieux préparé.

Pour l’occasion, je m’étais associé avec Ebenor Percussions ainsi qu’avec mes bons amis de chez Roland Canada qui m’ont fourni le support nécessaire pour que je puisse assembler une superbe batterie hybride. D’un côté, j’avais une batterie Ebenor Noranda entièrement en cuivre et de l’autre, une batterie électronique Roland dernier cri. J’avais ajouté mes magnifiques cymbales Sabian – un mélange de HH, HHX, Artisan et des prototypes. J’étais en Cadillac !

Je me suis ensuite attelé à la préparation de ma performance. J’ai imaginé un solo dont j’ai pensé les grandes lignes directrices, mais qui, somme toute, serait aussi une forme d’improvisation. J’ai ensuite sélectionné quelques pièces de mon groupe death metal, The Flaying. Ces pièces devaient m’amener à expliquer au public quelques concepts et techniques utiles à mon jeu. Je m’étais griffonné quelques notes pour organiser mes idées, mais pour cette partie, j’ai surtout pris soin de me répéter à moi-même, au cours des semaines précédentes, ce que je voulais communiquer au public.

J’étais le premier batteur à jouer lors du festival, le samedi matin, 11h. J’étais dans ma loge, le cœur battant la chamade. Je tâchais de me contenir et rassembler mes énergies pour ma performance. Quelques minutes plus tard, j’allais performer dans l’un des festivals de batterie les plus importants de la planète. J’ai débuté ma performance avec le solo, un mélange d’électronique et de batterie acoustique, des grooves, des chops et de concepts sur lesquels je travaillais depuis quelque temps. Aussitôt terminé, j’ai enchainé sur les pièces de mon groupe puis pris quelques minutes pour expliquer des concepts et idées que j’utilisais dans mon jeu.

Durant cette période, je travaillais sur l’album de mon groupe. J’ai pensé que ce serait une belle occasion de jouer, en avant-première, certaines de ces nouvelles pièces qui présentent un niveau de difficulté avancé. Des blasts beats, des patterns de grosse caisse complexes et beaucoup de vitesse. Je n’avais pas vraiment réfléchi à l’impact que cette musique pourrait avoir sur une audience un samedi matin. On s’entend, du death metal à 11h le matin, ça peut décoiffer un peu quand on n’a pas encore bu son café ! Je crois que ce choix pouvait surprendre mais au final, je n’ai eu que des bons commentaires au sujet de ma performance.

Je suis encore à ce jour extrêmement reconnaissant et fier d’avoir eu l’opportunité de me produire dans le cadre de ce festival de référence dans le monde de la batterie, qui doit son rayonnement mondial à Ralph et son équipe. Ce fût l’un des moments les plus importants et stimulants de ma carrière.

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My performance experience at the Drum fest International of Ralph Angelillo, ambassador of drumming in the Province of Quebec.

Par Michel Bélanger

(English)

Ralph Angelillo is without a doubt “Mr. Drum” in Quebec, Canada and even internationally. This man, respected by all, has made titanic efforts to keep alive and grow, since 1993, one of the most important drum festivals on the planet: the Montreal Drumfest, which became, in 2016, the Ralph Angelillo International Drumfest in Quebec.

I had the chance to meet Ralph in 2010, the year I won the National Roland V-Drums Contest held at the Montreal Drumfest. I immediately got along well with this man, humble, kind and attentive. He didn’t hesitate to take the time to chat with everyone who came to see him, despite his extremely busy schedule. We have always stayed in touch since.

In 2018, Ralph invited me to perform at his festival which was then, as it had been for the past few years, held at the Palais Montcalm in Quebec City. What an honor! I just couldn’t believe that I had the chance to perform with some of the best drummers in the world.

But once the thrill and excitement of the announcement passed, I quickly had to move on to the next step: preparation. 

Before I even practiced anything, I did visualization for weeks. I imagined myself performing on that magnificent stage in Raoul-Jobin Hall. It’s a method I’ve been using for several years. The reality is never quite what I imagined, but these mental images still help me to be better prepared.

For the occasion, I partnered with Ebenor Percussions and my good friends at Roland Canada who provided me with the necessary support to assemble a great hybrid drum kit. On one side, I had an Ebenor Noranda all brass drum kit and on the other side, a state of the art Roland electronic drum kit. I had added my beautiful Sabian cymbals – a mix of HH, HHX, Artisan and prototypes. I was in a Cadillac!

I then set about preparing my performance. I imagined a solo that I thought of the main lines, but which, all in all, would also be a form of improvisation. I then selected some pieces from my death metal band, The Flaying. These pieces were to explain to the audience some concepts and techniques that would be useful for my playing. I had scribbled down some notes to organize my ideas, but for this part, I mostly took care to repeat to myself, during the previous weeks, what I wanted to communicate to the audience.

I was the first drummer to play at the festival, on Saturday morning, 11am. I was in my dressing room, my heart pounding. I was trying to contain myself and gather my energy for my performance. A few minutes later, I was about to perform at one of the most important drum festivals on the planet. I started my performance with the solo, a mix of electronic and acoustic drums, grooves, chops and concepts I had been working on for some time. As soon as I finished, I moved on to my band pieces and then took a few minutes to explain some of the concepts and ideas I was using in my playing.

During this time, I was working on my band’s album. I thought it would be a great opportunity to preview some of these new pieces that have an advanced level of difficulty. Blast beats, complex bass drum patterns and a lot of speed. I hadn’t really thought about the impact this music could have on an audience on a Saturday morning. We agree, death metal at 11am can be a bit of a shock when you haven’t had your coffee yet! I think that this choice could be surprising but in the end, I had only good comments about my performance.

I am still extremely grateful and proud to have had the opportunity to perform at this world-class drum festival, which owes its worldwide reputation to Ralph and his team. It was one of the most important and stimulating moments of my career.

Écoutez !

par Max Senitt

(Français)

“Écoute la musique pendant que tu la joues” – un conseil inestimable que m’a donné le maître musicien Herlin Riley, que j’ai croisé par hasard lors d’une tournée en Afrique du Sud en 2018. C’était le dernier concert de notre tournée et Herlin était en ville pour le festival de jazz de Johannesburg, et il est venu à notre concert. Comme tous les meilleurs musiciens que j’ai rencontrés au fil des ans, il était gentil, humble, terre à terre et très inspirant. Ayant une certaine connaissance de son histoire et de sa vaste expérience, j’étais déterminé à tirer quelque chose de plus qu’une simple photo selfie de notre très brève rencontre, et je lui ai donc demandé : “Si vous pouviez donner un conseil à un jeune joueur, quel serait-il ? Après une brève pause, il a rapidement répondu, et son conseil m’a immédiatement touché. Il a poursuivi en développant un peu plus le sujet, mettant en lumière le fait que les joueurs de la section rythmique, et en particulier les batteurs, jouent presque toujours pendant toute la durée d’une chanson donnée, ce qui rend encore plus difficile l’écoute profonde en même temps. 

     L’objectif est donc de développer les compétences nécessaires pour être capable d’écouter profondément tous les sons émis à chaque instant par les autres musiciens et par vous-même, et de laisser ce que vous entendez informer les choix musicaux que vous faites. Cela peut sembler évident pour certains d’entre nous, mais je sais par expérience personnelle que beaucoup de choses dans la vie sont plus faciles à dire qu’à faire. Il est très facile de se prendre la tête, et de simples rappels de la façon dont les choses “devraient” se passer peuvent être très utiles. Cet exercice ou concept particulier, qui consiste simplement à… JOUER DE LA MUSIQUE, peut être mieux pratiqué en le faisant, en jouant avec d’autres musiciens en temps réel, dans la même pièce, avec un esprit clair et une attitude ouverte. On peut aussi s’entraîner à s’écouter jouer seul, en faisant vraiment attention aux sons que l’on produit. Jouer avec de la musique préenregistrée, des machines, etc., peut également nous aider à mieux nous préparer et à nous entraîner à écouter d’autres instruments pendant que nous jouons simultanément. Je trouve les applications qui ont des fonctions de multipiste/mixage particulièrement utiles, car vous pouvez couper le son de certains instruments et vous entraîner à écouter les parties de chaque instrument pendant que vous jouez le vôtre. N’oubliez pas que lorsque vous jouez de la musique en direct, les parties de chaque musicien ne seront jamais exactement les mêmes à chaque fois que vous jouez avec une “machine”.

Une autre pratique extrêmement utile qui développe nos capacités d’écoute et nous informe de ce qui s’est réellement passé après coup est la réécoute d’enregistrements de répétitions, de séances d’entraînement et de concerts. Enregistrez-vous fréquemment, même si vous n’avez pas l’intention de les écouter, enregistrez-les afin de pouvoir les réécouter si vous le souhaitez ou si vous en avez besoin. L’enregistrement n’a pas besoin d’être de haute technologie, même votre téléphone peut faire l’affaire, même si bien sûr, plus vous entendez bien, plus il sera facile d’écouter. 

     La possibilité de s’écouter ou d’écouter quelqu’un qui joue de la musique avec d’autres pendant que vous ne jouez pas ou ne faites rien d’autre est inestimable, mais j’ai également appris de grands “trucs” d’écoute interactive auprès de certains batteurs de session de haut niveau. J’ai entendu Peter Erskine dire qu’il aimait taper des rythmes simples (des doubles croches main à main par exemple) sur ses jambes ou sa poitrine avec ses mains, pendant qu’il réécoute ce qu’il vient d’enregistrer en studio. Mark Kelso est connu pour danser pendant l’écoute d’une session d’enregistrement. Ces idées vous permettent d’être impliqué dans la musique, tout en écoutant et en ressentant les résultats de ce qui a été enregistré. Un point de vue un peu plus sévère sur la pratique de la réécoute de soi-même a été décrit une fois comme “entendre ce que vous faites subir aux autres musiciens”.  Etiez-vous dans votre propre monde, à taper sur la batterie, ou étiez-vous vraiment synchrone et en accord (jeu de mots) avec ce que jouaient les autres musiciens ? Un de mes exercices d’échauffement préférés consiste à jouer des notes entières d’un seul coup, ou la “une” de chaque mesure, tout en écoutant quelque chose que moi ou quelqu’un d’autre avons enregistré. Laisser de l’espace nous permet d’entendre davantage, mais seulement si vous écoutez !

     La musique est littéralement composée de sons, et les sons sont enregistrés par l’ouïe. Prêter attention à ce que l’on entend s’appelle écouter, et l’écoute nous permet de devenir de meilleurs musiciens, et de meilleurs humains, donc je pense qu’il est dans notre intérêt à tous d’essayer d’écouter du mieux que nous pouvons. Maintenant, au lieu de lire et d’écrire sur ce sujet, allons écouter de la musique !

Listen!

by Max Senitt

(English)

“Listen to the music while you are playing it” – invaluable advice given to me by master musician Herlin Riley, who I happened to randomly run into while on tour in South Africa back in 2018. It was the last show of our tour and Herlin was in town for the Johannesburg Jazz Festival, and came to our gig. As with all of the very best musicians that I have met over the years, he was kind, humble, down to earth, and very inspiring. Having some knowledge of his history, and vast experience, I was determined to get to something more than just a selfie photo out of our very brief encounter, so I asked him, “If you could give one piece of advice to a younger player, what would it be?”. With only a brief pause, he quickly answered, and his advice resonated with me immediately. He went on to elaborate a little bit more on the subject, bringing to light the fact that rhythm section players, and especially drummers, are almost always playing during the entirety of any given song, making deep listening at the same time even more challenging. 

     So the goal is to develop the skills to be able to listen deeply to all of the sounds being made in each moment by the other musicians and yourself, and let what you hear inform the musical choices that you are making. This may sound obvious to some of us, however, I know from personal experience, that many things in life are easier said than done. It is very easy to get caught up in our heads, and simple reminders of how things “should” go down, can be very helpful. This particular exercise or concept, which is really just… PLAYING MUSIC, can be best practiced by doing it, playing with other musicians in realtime, in the same room, with a clear mind and open attitude. We can also practice listening to ourselves playing alone, really paying attention to the sounds that we are making. Playing along with prerecorded music, machines, and such, can also help us to better prepare and practice listening to other instruments while we are simultanoulsy playing. I find apps that have multitrack/mixing functions particularly useful, as you can mute certain instruments, and practice listening to each instrument’s parts, while you are playing your own. Just remember that when playing live music, each musicians parts will never be exactly the same every time as it is when playing with a “machine”.

     Another extremely helpful practice that develops our listening skills, and informs us what really went down after the fact, is listening back to recordings of rehearsals, practice sessions, and gigs. Record yourself frequently, even if you never intend to listen to it, record it so that you have the option to listen back, if you want or need to. Recording doesn’t have to be high tech, even just your phone can work fine, though of course the better you hear everything, the easier it will be to listen. 

     The ability to listen to yourself, or anyone playing music with others while you are not playing, or doing anything else is invaluable, however I also learned some great interactive listening “tricks” from some top session drummers. Peter Erskine I have heard, likes to tap out simple rhythms (hand to hand single stoke 16th notes for example) on his legs or chest with his hands, as he listens back to something he just recorded in the studio. Mark Kelso has been known to dance along during recording session playback listens. These ideas allow you to be involved in the music, while listening and feeling the results of what was recorded. A slightly more harsh take on the practice of listening back to yourself, I once heard described as “hearing what you are putting the others musicians through!”.  Were you off in your own world, bashing away at the drums, or were you really in sync, and in tune (pun intended!) with what the rest of the musicians were playing. A favourite practice pad warm up exercise that I like to use is to play single stroke whole notes, or the “one” of each bar while listening to something that either I or someone else recorded. Leaving space allows us to hear more, but only if you listen!

     Music is literally made up from sounds, and sounds are registered by hearing. Paying attention to what you are hearing is called listening, and listening allows us to be better musicians, and humans, so I think that it is in all of our best interest to attempt to listen as best that we can. Now, instead of reading and writing about this, let’s go and listen to music! 

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Le rassembleur de nos idoles

Par Andrew Wyatt

(Français)

En septembre dernier a eu lieu le prestigieux Drum Fest international Ralph Angelillo 2022   jadis connu sous le nom du Montréal Drum Fest. Après deux années d’inactivité faute de la pandémie, La 25ième édition s’est déroulée devant les yeux de batteurs et amateurs de batteries qui ont vu défiler sur la scène du Palais Montcalm, un amalgame varié de performances percussives de haut niveau et fort en talent.

Certains en était à leur premier tour de manège, mais d’autres, comme moi, sont des adeptes de longue date. Et il est facile de tisser des liens serrés avec ce festival réunissant une foule de personnes partageant tous une passion commune: la batterie, dans toutes ses dimensions. À chaque année, du plus lointain que je puisse me rappeler, les dates du festival était ancrées dans mon agenda. À chaque année, j’avais hâte de voir ce que l’on nous réservait: une rockstar établie, un artiste “latin”, un artiste jazz, une étoile montante? Et à chaque année, j’en ressortais inspirer. J’avais le goût de pratiquer, de devenir meilleur! Imaginez lorsque vous allez voir un spectacle et que le musicien jouant de votre instrument vous laisse une marque par son jeu, sa fougue ou sa personnalité sur scène… Maintenant, imaginez cela multiplié par 15! La plupart des éditions du festival réunissait en moyenne 15 batteurs différents et chacun avait la chance de laisser sa marque dans votre conscience en l’espace d’une fin de semaine remplie! On en ressort presque saturer mais nos piles internes sont rechargées et notre soif de batterie est assouvie.

L’homme responsable de l’existence de cet évènement se nomme Ralph Angelillo et on le voit apparaître sur scène de temps à autres entres les prestations, fébrile d’annoncer sa grande passion envers les batteurs qu’il a invité. Il prend le temps aussi d’honorer certains d’entre eux avec des plaques commémoratives, remerciant leurs contributions tant au niveau de l’art de la batterie que de leur enseignement. Il tient à faire réaliser l’impact que leurs dévotions à leur instrument ont eu sur un groupe de personnes comme celui qu’on retrouve au Palais Montcalm. Et, encore plus important, il met à l’avant-plan ceux qui se retrouvent souvent au fond de la scène lors de la majorité des prestations musicales en public. La fondation de tout bon groupe de musique repose surtout sur un batteur qui effectue son travail. Autant certains batteurs extraordinaires ont pu s’élever au statut de star de leur instrument, autant d’autres ont fait le nécessaire pour élever les artistes qu’ils accompagnent au statut de star et on prend le temps, lors de cet évènement, de souligner l’influence de ce deuxième groupe de batteurs.

La force de ce festival est d’assembler un catalogue d’artistes de plusieurs styles et époques ce qui génèrent de l’engouement pour un public large qui tient absolument à voir l’un ou l’autre des artistes invités. Rares sont ceux qui connaissent l’entièreté des batteurs sur la programmation alors cela contribue à découvrir et à ouvrir nos yeux sur d’autres styles que celui que nous pratiquons. Il n’y a rien de mieux que de découvrir pour la première fois un artiste établi dans un autre pays dont on n’a jamais entendu parler en Amérique ou même de voir en action quelqu’un qui a été largement en demande dans une époque qui n’est pas la nôtre. Évidemment, plaire à tous est un défi de taille mais les spectateurs en ont certainement pour leur argent! Les prestations variées, les anecdotes de vie et les exercices de batterie que les artistes nous partagent aident autant à nourrir le favoritisme que l’on a à l’égard de certains batteurs qu’à l’appréciation générale de l’évènement.

Mais au-delà des inévitables comparaisons, il faut se rappeler que la batterie est un art, ce qui fait du Ralph Angelillo International Drum Festival un musée.

The gatherer of our idols

(English)

Last September, the prestigious Ralph Angelillo 2022 International Drum Fest, formerly known as the Montreal Drum Fest, took place. After two years of inactivity due to the pandemic, the 25th edition took place in front of the eyes of drummers and drum lovers who saw on the stage of the Palais Montcalm, a varied amalgam of high level percussive performances and strong talent.

Some of them were on their first ride, but others, like me, are long-time fans. And it’s easy to form a strong bond with this festival that brings together a host of people who all share a common passion: the drums, in all their dimensions. Every year, from as far back as I can remember, the dates of the festival were anchored in my calendar. Every year I couldn’t wait to see what was in store: an established rock star, a Latin artist, a jazz artist, a rising star? And every year, I was inspired. I had the desire to practice, to become better! Imagine when you go to a show and the musician playing your instrument leaves a mark on you by his playing, his ardor or his personality on stage… Now imagine that multiplied by 15! Most editions of the festival had an average of 15 different drummers and each one had the chance to leave their mark on your consciousness in the space of a full weekend! You come out almost saturated but your internal batteries are recharged and your thirst for drums is quenched.

The man responsible for the existence of this event is Ralph Angelillo and we see him appear on stage from time to time between performances, eager to announce his great passion for the drummers he has invited. He also takes the time to honor some of them with commemorative plaques, thanking them for their contributions to the art of drumming and their teaching. He wants people to realize the impact that their devotion to their instrument has had on a group of people like the one at the Palais Montcalm. More importantly, it brings to the forefront those who often find themselves at the back of the stage during most public performances. The foundation of any good band is a drummer who gets the job done. As much as some extraordinary drummers have risen to stardom on their instrument, others have done what it takes to elevate the artists they accompany to stardom and we take the time at this event to highlight the influence of this second group of drummers.

The strength of this festival is to assemble a catalog of artists of several styles and eras which generates excitement for a large audience that is eager to see one or another of the invited artists. Few people know all the drummers on the program so it helps to discover and open our eyes to other styles than the one we practice. There is nothing better than discovering for the first time an established artist from another country that we have never heard of in America or even seeing in action someone who has been in demand in a time that is not our own. Obviously, pleasing everyone is a challenge but the audience certainly gets their money’s worth! The varied performances, life anecdotes and drumming exercises that the artists share with us help as much to feed the favoritism that we have towards certain drummers as to the general appreciation of the event.

But beyond the inevitable comparisons, it is important to remember that drumming is an art, which makes the Ralph Angelillo International Drum Festival a museum.