01.11.21 TEXTO. #4

L’équipement ne fait pas le batteur.

Par Michel Bélanger

L’équipement ne fait pas le batteur, sauf que …
Jouer sur de l’équipement qui vous correspond en tant que musicien demeure important.
Cela influencera votre jeu et inévitablement votre son.

Le bon gear pour la bonne situation
Dépendamment du projet musical ou de la chanson à jouer, il est très important de bien choisir avec quels instruments vous allez accomplir au mieux la tâche. Une cymbale heavy ride bien pingy risque de ne pas être le meilleur choix pour une chanson soul ou une cymbale china agressive ne sera probablement pas un atout sur votre gig de jazz acoustique.
Tout est une question de bon goût ici. Il n’y a pas de règle à respecter. La “gear Police” ne viendra pas vous arrêter si vous utiliser un caisse claire piccolo sur un show rock !

Caisse claire
La caisse claire est, à mon avis, l’instrument le plus important de tout votre attirail. À elle seule, elle peut changer la personnalité entière d’un ensemble de batterie et même d’une chanson.  Ce n’est pas pour rien que des batteurs comme Steve Jordan ou Vinnie Colaiuta utilisent un grand nombre de caisses claires. Elles ont toutes une personnalité unique et c’est important de trouver le bon tone pour la pièce musicale.

Si vous avez des moyens financiers suffisants, avoir plusieurs caisses claires est donc une bonne idée. Personnellement, j’en ai une vingtaine et je sais pertinemment que ma quête est loin d’être terminée … Par contre, si vos moyens sont plus limités, prenez le temps de bien choisir des modèles qui sont versatiles et qui vous permettront de satisfaire le plus de contextes possibles.

Cymbales minces vs plus épaisses
Les cymbales sont également extrêmement importantes dans votre “statement” musical.
Les crash, splash ou chinese plus minces sont généralement moins abrasives, leur sonorité plus grave et se mélange plus facilement à l’ensemble de la batterie et de la musique. Malgré certaines croyances populaires, elles sont plus résistantes que les cymbales plus épaisses. Lors de l’impact, elles auront plus tendance à absorber le choc de la baguette en se déformant pour ensuite reprendre leur forme d’origine. Les cymbales plus épaisses sonneront plus aiguë et auront plus de volume en général.

Vintage vs moderne
Certains batteurs ne jurent que par les batteries modernes alors que d’autres, que par les batteries vintages. Les deux offrent un feeling très différent. Il faut vraiment passer du temps avec chacun de ces types de batteries afin de les comprendre et de savoir ce que nous aimons. Personnellement, je possède et aime les deux types. Mon jeu est immédiatement influencé lorsque je m’assois derrière une batterie vintage. J’ai tout suite envie de groover et d’appliquer le dicton “less is more”. Les batteries vintages sonnent un peu plus “lowfi”, feutrées et chaleureuses tandis que les batteries modernes sont éclatantes, résonnantes et puissantes.

Ergonomie 101
L’ergonomie est un aspect primordial à considérer lorsque nous choisissons nos instruments. Lorsqu’on ne prend pas en compte cet aspect, de l’inconfort et même des blessures peuvent survenir. Par exemple, des toms profonds feront en sorte que votre setup sera surélevé.

Modifier la disposition de ma batterie et de mes cymbales m’a toujours beaucoup inspiré. Pendant plusieurs années, je le faisais sur une base régulière. Ajouter un hi-hats ou une ride par ici, retirer un tom, mettre un floor tom ou une caisse claire à ma gauche, etc. Je me suis souvent inspiré des setups de batteurs que j’admire. Simplement le fait d’avoir une pédale simple ou une pédale double change ma perception derrière la batterie.

Si vous avez l’habitude de jouer sur une batterie 3 morceaux, ajouter un ou deux éléments pour voir comment votre jeu en sera influencé. Si votre batterie est plutôt chargée, réduisez votre kit au minimum et lancez-vous.

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The equipment does not make the drummer.

By Michel Bélanger

Equipment does not make the drummer, except that …
Playing on equipment that suits you as a musician is important.
It will influence your playing and inevitably your sound.


The right gear for the right situation
Depending on the musical project or song to be played, it is very important to choose the right gear for the job. A pingy heavy ride cymbal might not be the best choice for a soul song or an aggressive china cymbal might not be an asset on your acoustic jazz gig.
It’s all about good taste here. There are no rules to follow. The gear police won’t stop you if you use a piccolo snare on a rock show!


Snare drum
The snare drum is, in my opinion, the most important instrument of all your gear. It can change the whole personality of a drum set and even a song. There is a reason why drummers like Steve Jordan or Vinnie Colaiuta use a lot of snare drums. They all have a unique personality and it’s important to find the right tone for the piece of music.


So if you have enough money, having several snare drums is a good idea. Personally, I have about 20 of them and I know for a fact that my quest is far from over… However, if your means are more limited, take the time to choose models that are versatile and that will allow you to satisfy as many contexts as possible.

Thin vs. thicker cymbals
Cymbals are also extremely important in your musical statement.
Thinner crash, splash or chinese cymbals are generally less abrasive, have a lower tone and blend more easily into the overall drum set and music. Despite some popular beliefs, they are stronger than thicker cymbals. On impact, they are more likely to absorb the impact of the stick by deforming and then returning to their original shape. Thicker cymbals will sound higher and have more volume in general.


Vintage vs. modern
Some drummers swear by modern drums while others swear by vintage drums. Both offer a very different feel. You really need to spend some time with each type of drum set to understand them and what you like. I personally own and love both types. My playing is immediately influenced when I sit behind a vintage drum set. I immediately want to groove and apply the saying “less is more”. Vintage drums sound a little more low-fi, muted and warm while modern drums are bright, resonant and powerful.


Ergonomics 101
Ergonomics is an important aspect to consider when choosing our instruments. When this aspect is not taken into account, discomfort and even injury can occur. For example, deep toms will cause your setup to be raised.

Changing the layout of my drums and cymbals has always inspired me a lot. For many years I did this on a regular basis. Add a hi-hat or a ride over here, remove a tom, put a floor tom or snare to my left, etc. I was often inspired by the setups of drummers I admire. Simply having a single pedal or a double pedal changes my perception behind the drum set.
If you are used to playing on a 3 piece drum set, add one or two elements to see how your playing will be influenced. If your drum set is pretty busy, keep your kit to a minimum and go for it.

Les 3 causes principales de blessures chez le batteur

Par Franck Camus

Qui dans la vie ne s’est jamais blessé? Allez on lève la main bien haute tout le monde.

Qui dans la vie utilise son corps comme gagne-pain? Si vous lisez cet article, c’est que vous êtes musicien ou batteur. Vous comprendrez donc aisément qu’un batteur blessé ne peut donner le meilleur de lui-même si son corps n’est pas à 100 %, car qu’on le veuille ou non notre meilleur instrument c’est notre corps. Vous aurez beau jouer sur la batterie de vos rêves si vous n’êtes pas en forme votre jeu en souffrira.

L’idée de cet article est donc d’inventorier les 3 causes principales qui font qu’un batteur se blesse. Évidemment ce n’est pas exhaustif à moins de faire une thèse de doctorat, mais ce n’est pas la prétention de cet article.

 On va parler de 3 causes majeures, mais dépendamment de votre niveau cela ne vous concernera pas directement.

 En effet, si vous êtes professionnel  les défis ne sont pas les même que si vous êtes un batteur amateur qui joue quelques heures dans sa chambre pour se changer les idées c’est super comme ça on a tous commencé quelque part même les plus grands!

En ce qui concerne les débutants

Les 2 plus grandes causes sont (le set up) et le manque de technique.
le set up c’est la façon dont vous placez votre batterie, l’orientation du bass drum le placement des toms la hauteur des cymbales, etc c’est ce que j’appelle l’ergonomie du kit. On a toujours tendance à placer son kit à l’envers c’est-à-dire que l’on place les éléments et on s’assoit derrière après. On adapte donc notre corps à l’instrument. On devrait faire le contraire et ADAPTER L’INSTRUMENT À NOTRE CORPS. Pour cela il suffit de s’asseoir et de venir placer les pédales en 1er sur le tapis en dessous de nos pieds en étant complètement à l’aise détendu et en position confortable. Puis on vient mettre la grosse caisse au bout de la pédale celle-ci sera donc positionnée de façon optimum comme une extension de votre pied!

Vous remarquerez que votre pied est légèrement orienté vers l’extérieur donc le bass drum ne doit pas être droit, mais orienté comme votre pied. Ensuite vous placez les toms de façon à les rejoindre facilement.  L’angle varie pour chaque personne c’est normal certains joue bien à plat d’autre avec un angle important l’idée est de forcer le moins possible pour les rejoindre. Pour les cymbales c’est pareil c’est bien beau de les placer très haute pour le look mais cela ne vous servira à rien votre confort doit passer en 1er par rapport au look.

Le second point qui est le manque de technique est souvent doublé de l’envie irrésistible de jouer vite. Cette combinaison amène son lot de tendinites très rapidement.

Quand on manque de technique :

-on sert la baguette trop fort.

– on utilise mal le point de pivot et d’équilibre de la baguette

-on travaille de façon beaucoup trop tendue donc on met un stress énorme sur le système musculosquelettique (muscle et tendons)

 Quand vous voyez un batteur qui joue et qui grimace sans arrêt c’est un signe de la trop forte tension générale du corps. La technique pour moi est primordiale c’est elle qui est à la base des batteurs qui ne se blessent pas. On a tous déjà vécu cela plus jeune on veut jouer vite et fort, car c’est l’instrument de prédilection pour ça! Au début la technique passe au second plan. L’idée est donc de prendre un professeur qui saura vous montrer les bonnes façons de faire dès le début. Vous apprendrez beaucoup plus vite. Commencez par jouer lentement on ne le dira jamais assez. Le sujet est vaste et mérite à lui seul un article donc je n’élaborerai pas là-dessus aujourd’hui.

Pour les batteurs professionnels

L’origine des blessures surprenamment est encore quelques fois dans le mauvais positionnement de la batterie pendant de longues heures. Ceci est la grosse différence entre un débutant est un professionnel le nombre d’heures à taper sur des peaux et du métal. La répétition du mouvement est à l’origine de l’usure des articulations donc autant avoir une bonne technique, mais si vous êtes pro et que vous jouez tous les jours, ou faites du studio et que vous tournez régulièrement vous avez une bonne technique. Par contre c’est le nombre d’heures qui devient une cause de blessures, car un musicien ou un sportif professionnel ne prend que trop rarement le temps de s’écouter! On joue, car on essaye de gagner notre vie avec notre art donc on n’a pas le loisir de s’arrêter ou de prendre une pause (même si on devrait) quand les contrats rentrent.  C’est humain on veut rentabiliser au maximum notre passion.

Posez-vous juste deux questions…

 Est-ce que si je continue la blessure va augmenter ou diminuer?

Est-ce que c’est dans mon intérêt de me blesser plus?

Évidemment la réponse est non, car ce sera plus long de revenir et vous risquez de rater encore plus de contrats.

De plus n’oubliez pas que si vous êtes en douleurs une partie du cerveau sera occupé à gérer la douleur et votre concentration sera affecté ainsi que certains mouvements leur amplitude votre façon de jouer… vous ne jouerez pas à vôtre plein rendement.

 Est-ce vraiment ce que vous voulez que votre public retienne de vous?

Un prochain article pourra se consacrer au moyen de prévention des blessures, mais vous pouvez déjà consulter les 90 min d’entrevue sur le blogue de batteur sans limite d’Aurélien Knaub.

Le dernier point, mais non le moindre et la manutention et le transport de votre batterie. L’ergonomie de manutention est un domaine assez complexe puisqu’il fait la liaison entre le corps et son environnement de travail. C’est un domaine très étudié, mais bizarrement absolument pas dans le domaine de la musique, bon on se doute que pour un chanteur ou un joueur d’harmonica le transport du matériel est disons … assez simple.

Cela prend une toute autre tournure quand il s’agit de transporter le kit de Terry Bozzio ou le kit d’un batteur métal  .lorsqu’il est tard que l’on est fatigué et qu’il faut tout charger dans le camion on est plus vulnérable surtout l’action de se pencher vers l’avant au lieu de s’abaisser en fléchissant les genoux. Lorsqu’on se penche vers l’avant pour ramasser un objet de 10 lbs c’est une force de cisaillement allant  jusqu’à 550 lbs   qui s’applique sur  les vertèbres lombaires et les disques intervertébraux. C’est à bien y réfléchir. Voilà ce texte constitue une introduction aux grands enjeux de posture et de blessures. Chacun des points pourrait faire l’enjeu d’un article plus spécialisé tant il y a beaucoup à dire sur le sujet, mais voici une vision globale de la raison pour laquelle les batteurs me consultent le plus souvent.

Pour toute question vous pouvez me rejoindre a franck@drumfillskafe.com

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The 3 main causes of drummers injuries

By Franck Camus

Who in life has never been injured? Let’s raise our hands high everybody.


Who in life uses their body for a living? If you are reading this article, it is because you are a musician or drummer. You will easily understand that an injured drummer cannot give the best of himself if his body is not at 100%, because whether we like it or not our best instrument is our body. You can play the drums of your dreams if you are not in shape, but your playing will suffer.


The idea of this article is to list the 3 main causes that make a drummer get injured. Obviously it’s not exhaustive unless you’re doing a PhD thesis, but that’s not the point of this article.


We will talk about 3 major causes, but depending on your level it will not concern you directly.
Indeed, if you are a professional the challenges are not the same as if you are an amateur drummer who plays a few hours in his room to change his mind, it’s great like that we all started somewhere even the greatest!

As far as beginners are concerned


The 2 biggest causes are (the set up) and the lack of technique.
The set up is the way you place your drums, the orientation of the bass drum, the placement of the toms, the height of the cymbals, etc. This is what I call the ergonomics of the kit. We always tend to place our kit upside down, that is to say that we place the elements and we sit behind them. So we adapt our body to the instrument. We should do the opposite and ADAPT THE INSTRUMENT TO OUR BODY. For that it is enough to sit down and to come to place the pedals in 1st on the carpet under our feet while being completely at ease relaxed and in comfortable position. Then we put the bass drum at the end of the pedal, which will be positioned in an optimal way as an extension of your foot!


You will notice that your foot is slightly outwardly oriented so the bass drum should not be straight, but oriented like your foot. Then you place the toms so that you can easily reach them. The angle varies for each person, it’s normal, some play flat, others with a big angle, the idea is to force as little as possible to reach them. For the cymbals it’s the same, it’s nice to place them very high for the look but it won’t do you any good, your comfort must come first compared to the look.


The second point which is the lack of technique is often coupled with the irresistible desire to play fast. This combination brings its share of tendinitis very quickly.
When you lack technique :

-the cue is used too hard

-we use the pivot point and the balance of the stick badly


-we work much too tightly and therefore put a lot of stress on the musculoskeletal system (muscles and tendons)


When you see a drummer playing and grimacing all the time it is a sign of too much tension in the body. The technique for me is paramount, it is the basis of the drummers who do not get injured. We have all experienced this when we were young, we want to play fast and hard, because it is the instrument of choice for that! In the beginning, technique takes a back seat. So the idea is to take a teacher who will show you the right way to do it from the beginning. You will learn much faster. Start by playing slowly, we can’t say it enough. The subject is vast and deserves an article on its own so I won’t go into it today.

For professional drummers


The origin of injuries surprisingly is still sometimes in the wrong positioning of the drum set during long hours. This is the big difference between a beginner and a professional – the number of hours hitting skins and metal. The repetition of the movement is at the origin of the wear of the joints so you might as well have a good technique, but if you are a pro and you play every day, or do studio work and tour regularly you have a good technique. On the other hand, it is the number of hours that becomes a cause of injuries, because a musician or a professional sportsman rarely takes the time to listen to himself! We play because we are trying to make a living with our art so we don’t have the leisure to stop or take a break (even if we should) when the contracts come in. It’s human we want to make the most of our passion.

Just ask yourself two questions…


Will the injury increase or decrease if I continue?


Is it in my best interest to injure myself more?

Obviously the answer is no, because it will take longer to come back and you may miss even more contracts.
Also, don’t forget that if you are in pain, part of your brain will be busy dealing with the pain and your concentration will be affected as well as some of your movements, your amplitude and the way you play… you won’t be playing at your best.


Is this really what you want your audience to remember about you?


A future article may focus on injury prevention, but you can already check out the 90 min interview on Aurélien Knaub’s drummer without limits blog.


Last but not least is the handling and transport of your drum set. Handling ergonomics is a rather complex field since it links the body to its working environment. It is a very studied field, but strangely absolutely not in the field of the music, well one suspects that for a singer or a harmonica player the transport of the material is let us say… rather simple.

It takes on a whole new meaning when it comes to carrying Terry Bozzio’s kit or a metal drummer’s kit. When it’s late in the day and you’re tired and have to load everything into the truck, you’re more vulnerable, especially when you bend forward instead of bending your knees. When you bend forward to pick up a 10 lbs object, a shearing force of up to 550 lbs is applied to the lumbar vertebrae and the intervertebral discs. This is something to think about. This is an introduction to the major issues of posture and injury. Each of the points could be the subject of a more specialized article as there is so much to say on the subject, but here is a global vision of the reason why drummers consult me most often.


For any question you can reach me at franck@drumfillskafe.com

Les avantages de l’étude du Konnakkol

par Max Senitt

Plus vous faites quelque chose, plus vous vous améliorez, que vous le vouliez ou non ! Par conséquent, il serait préférable de consacrer notre temps aux activités les plus bénéfiques. J’ai personnellement trouvé que la pratique et l’étude du Konnakkol, ou rythmes de l’Inde du Sud vocalisés, était absolument la pratique musicale la plus utile et bénéfique sur Terre. L’étude de cette magnifique forme d’art ancienne vous permet d’apprendre et de comprendre les détails les plus fins, tout en ayant une vue d’ensemble, et donc une vue globale de toute situation musicale. À moins que vous ne teniez une longue note pour l’éternité, vous jouez du rythme. Le rythme fait tourner le monde, littéralement, et il est donc dans l’intérêt de tout musicien ou être humain de s’accorder avec le rythme.

En tant que batteurs, il peut être difficile de trouver l’espace (et le temps !) pour pratiquer correctement notre instrument, mais le konnakkol peut être pratiqué partout et à tout moment. Mon endroit préféré pour travailler les rythmes est de marcher dans la rue. Le fait de pouvoir vraiment sentir le flux et l’ancrage de chaque pas m’aide à intérioriser les phrases et les cycles rythmiques. En ajoutant la vocalisation et la structure du Tala (une façon organisée de compter les temps dans un cycle rythmique en utilisant des claps, des comptes de doigts et des vagues), on peut transformer une simple promenade en un festin équilibré de consommation et de digestion musicales !

Si vous pouvez le dire, vous pouvez le jouer, dit-on. Le fait de vocaliser une idée ou un concept vous permet de le concrétiser, et c’est vraiment le “pont” le plus naturel entre notre monde intérieur et extérieur. Un excellent exemple du contraste des niveaux d’impact entre penser quelque chose dans votre esprit et le dire à haute voix m’a été enseigné par le grand Rick Gratton il y a plusieurs années via un fil de commentaires sur Facebook discutant des avantages pour les étudiants de compter à haute voix tout en s’entraînant. M. Gratton a suggéré d’écrire le mot ” B A N G ” en grosses lettres sur une feuille de papier et de demander à un élève de le dire dans sa tête, puis de le dire à voix haute. Essayez vous-même, dès maintenant ! Vous voyez la différence ? Vous pouvez même essayer de le redire dans votre tête après, cela a beaucoup plus de sens.

Maintenant que nous parlons de comptage et d’efforts significatifs, je dois dire que les anciennes syllabes rythmiques de l’Inde du Sud sont bien supérieures aux traditionnelles ” 1 E AND AH , 2 E AND AH ” pour vocaliser et comprendre les phrases et cycles musicaux. Les syllabes elles-mêmes sont de la musique ! Les systèmes de comptage traditionnels ” occidentaux ” sont également utiles et importants à connaître, en particulier lorsqu’il s’agit de clarifier exactement à quel moment d’un temps une phrase commence, ou une note doit être jouée. Cependant, le fait de tout compter de cette manière peut, à mon avis, avoir tendance à perturber le flux naturel de la musique. La musique et la vie ne se déroulent pas de manière aussi carrée. En vocalisant les phrases musicales réelles (en tenant compte des espaces), nous pouvons automatiquement transformer une situation, quel que soit son niveau de complexité, en musique. N’est-ce pas là le but ?

Alors que les éléments constitutifs de chaque phrase musicale peuvent être disséqués, digérés et magnifiquement exprimés par l’art du konnakkol, les syllabes, ainsi que les actions physiques de maintien du Tala (une partie importante de la musique sud-indienne exécutée par les musiciens et le public) peuvent également nous aider à voir, entendre et ressentir notre place dans la forme d’un morceau musical donné. Lorsque nous sautons “dans l’eau” d’une situation musicale, nos compétences développées, la préparation ou l’absence de préparation, détermineront si nous pouvons nous allonger et flotter, nous déplacer, ou nous perdre et nous noyer.

Cet article se veut un “pourquoi” et non un “comment”, il existe de nombreuses ressources merveilleuses disponibles, notamment l’incroyable livre (avec cd audio) de mon professeur, le professeur Trichy Sankaran, “The Art of Konnakkol”, qui est disponible sur son site web. Vous pouvez également me trouver facilement via les médias sociaux, si vous souhaitez plus de recommandations ou d’instructions pour vous lancer dans cette excellente entreprise.

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The Benefits of Studying Konnakkol

by Max Senitt

The more you do anything, the better you get at it, whether you like it or not! Therefore, it would be best to spend our time doing the most beneficial activities. I have personally found the practice and study of Konnakkol, or South Indian rhythms vocalized, to be absolutely the most useful and beneficial musical practice on Earth. Studying this beautiful ancient art form allows you to learn and understand the finer details, while simultaneously seeing the bigger “picture”, and therefore the whole picture of any musical situation. Unless you are holding a long note for eternity, you are playing rhythm. Rhythm makes the world go around, literally, so it should be in the best interest of any musician or human being for that matter, to become “in tune” with rhythm.

As drummers, it can be a challenge to find the space (and time!) to properly practice our instrument, however, Konnakkol can be practiced anywhere, and anytime. My favourite place to work out rhythms is while walking down the street. Being able to really feel the flow and grounding of each step helps me to internalize rhythmic phrases and cycles. Adding the vocalization, and structure of keeping Tala (an organized way of counting beats in a rhythmic cycle by using claps, finger counts, and waves), can turn a simple walk into a well balanced feast of musical consumption and digestion!

If you can say it, you can play it, so they say. Vocalizing an idea or concept allows you to bring it into fruition, and is really the most natural “bridge” between our inner and outer world. An excellent example of the contrast of levels of impact between thinking something in your mind, and saying it out loud, was taught to me be the great Rick Gratton severals years via a Facebook comments thread discussing the advantages of students counting out loud while practicing. Mr Gratton suggested writing the word “ B A N G “ in large letters on a piece of paper and having a student say it in their mind, and then say it out loud. Try this yourself, right now! See the difference? You can even try saying it again in your mind after, it has way more meaning.

Now that we are on the topic of counting and meaningful endeavours, I must say that the ancient South Indian rhythmic syllables are much more superior to the traditional “ 1 E AND AH , 2 E AND AH” for the purpose of vocalizing, and understanding musical phrases and cycles. The syllables themselves are music! The traditional “ western” counting systems are useful and important to know as well, especially when trying to clarify exactly which part of a beat a phrase begins, or a note should be played. However, counting out everything in this way, can, in my opinion, tend to disrupt the natural flow of the music. Music and life do not happen in such a squared off manner. By vocalizing the actual musical phrases (including being mindful of the spaces), we can automatically turn a situation of any level of complexity, into music. Isn’t this the goal?!

While the building blocks of each musical phrase can be dissected, digested, and beautifully expressed through the art of konnakkol, the syllables, along with the physical actions of keeping Tala (an important part of South Indian music performed by both musicians and audience) can also help us to see, hear, and feel our place in the form of any given musical piece. When we jump “into the water” of a musical situation, our developed skills, the preparation or lack there of it, will dictate whether we can lie back and float, motor around, or be lost and drown.

This article is meant to be a “why to ” and not a “How to” , there are many wonderful resources available including my teacher, Professor Trichy Sankaran’s incredible book (with audio cd) “ The Art of Konnakkol” which is available though his website. I can also be easily found via social media, if you would like more recommendations or instructions on getting started in this excellent endeavour.